Dans son travail, Laurence Clair développe une expérience de l’empreinte qui prend sûrement racine, il y a une dizaine d’années, dans une pratique intensive de la gravure. Aujourd’hui intégrée dans chacun de ses gestes, cette notion d’empreinte s’est épaissie, ouverte, étendue à l’ensemble de son propos artistique, pour en constituer la charpente. Je ne peux donc m’empêcher d’interpréter la thématique du « vêtement » qu’elle interroge comme une évolution logique, un passage du geste abstrait à l’une de ses spécifications symboliques ; le plus intéressant me semblant être, dans ce passage, l’affirmation d’une prise de distance avec des repères trop spécifiquement artistiques et techniques, au profit d’une ouverture en amont, sur notre mémoire collective.
Pourtant le secret et les soupirs (musicaux) qui traversent les peintures de Laurence Clair, révèlent des spectres là où les « vêtements » auraient pu être identifiés, conceptuellement, comme des uniformes : les jeux de langage et les allusions à un réel « sociologique » qui occupent le projet au départ, se transforment étrangement en traces où « corps absent » et « vêtement » sont autant d’énigmes d’atelier qui nous portent à une remémoration de l’attache sociale la plus ténue.
Jean François Gavoty
Février 1998
Laurence Clair est une adepte de l’atelier Alma, maintenant installé au Fort de Bruissin, à Francheville. Tout est sensible dans ses recherches. Elle souhaite traduire le vêtement, qui selon la vox populi fait bien souvent le moine, selon sa fonction. Mais elle nous donne, surtout dans ses tirages une sensation de ruptures, une perception du presque rien qui tout à coup réchauffe l’ampleur de notre émotion (…) fragilité, intensité de délicatesse attachée à (sa) production.
Alain Vollerin
Le tout Lyon et le Moniteur judiciaire – février 1999.
![]() |
![]() |
![]() |